la72 - L'atelier monétaire d'Arles de Constantin à Romulus 313-476 FERRANDO Philippe
48.00 €(Approx. 49.92$ | 39.84£)
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Author : FERRANDO Philippe
Publisher : Philippe FERRANDO
Language : français
Description : Arles 2010, relié cartonné, (21 x29,7 cm), 398 pages, nombreuses illustrations n&b dans le texte, tableaux, 1733 n°
Weight : 1750 g.
Article
FERRANDO Philippe, L'atelier monétaire d'Arles de Constantin Ier à Romulus (313-476), I, 2010, relié cartonné (21 x 29,7 cm), 398 pages, nombreuses illustrations n&b dans le texte, tableaux, 1733 n°. (AMA.). Réf : LA 72. prix : 58€
L'auteur Philippe Ferrando n'est pas un inconnu puisque il a déjà publié une première version de son ouvrage en 1997qui n'a cependant plus rien à voir avec le livre que nous vous présentons aujourd'hui si ce n'est le très beau bleu de la jaquette. En 1997, l'ouvrage était en petit format (16,5 x 25 cm) et ne comportait que 252 pages et 1602 numéros. L'ouvrage n'était illustré que par des dessins ce qui était un peu dommage. Néanmoins cette première mouture a rendu d'immenses services aux collectionneurs et aux chercheurs et est épuisée déjà depuis longtemps.
Si l'auteur n'a pas changé, en dehors d'une dizaine d'années de plus, ce nouveau livre n'a plus du tout le même aspect et dans son introduction, l'heureux « papa » évoque : « Plus de 5000 heures de travail auront été nécessaires pour rechercher et prendre en photo l'ensemble du monnayage arlésien...». Au total, 25431 monnaies romaines d'Arles ont été identifiées de manière précise (émissions, officines, césures...) pour établir cette base de données. Cet ensemble a permis de constituer un catalogue large de 1733 numéros dont près de 400 inédits. C'est un véritable travail de Romain, au sens premier du terme !
Pour la plupart d'entre nous, Philippe n'est pas un inconnu. Nous l'avons rencontré un jour ou l'autre dans une bourse du Sud de la France ou sur internet où il traque les monnaies de son atelier favori. C'est une véritable quête à laquelle il s'est livré non pas simplement en collectionneur ou en amateur, mais en véritable spécialiste de l'histoire et de la numismatique, en amoureux de sa cité, en amateur de l'archéologie et de l'art. Ce compte-rendu serait beaucoup trop long si l'on voulait évoquer les multiples activités de l'auteur et seule sa capacité de travail et des horaires particuliers lui permettent de mener à bien l'ensemble de ses recherches.
En préambule, nous ne pouvons que le remercier d'avoir mené à bien cette entreprise qui est un modèle du genre et sera utile à tous, des chercheurs aux collectionneurs, sans oublier les professionnels. Je n'émettrais qu'une réserve de principe et nous avons déjà eu longuement l'occasion d'en discuter, c'est le choix d'avoir pris le cadre historique par ordre des empereurs en cassant la logique de fabrication de l'atelier comme l'a fait le docteur Bastien sur Lyon. Justement, si l'œuvre d'une vie est celle du Docteur Bastien, consacrée au monnayage lyonnais au travers de dix ouvrages dont six consacrés au Bas Empire et deux suppléments, pour Lyon nous n'avons pas encore la synthèse en un volume de l'ensemble du monnayage, travail que Philippe Ferrando nous livre sur Arles. La publication de ce volume s'inscrit dans le cadre plus général d'une collection qui sera à terme composée de quatre livres consacrés au monnayage arlésien de l'Antiquité à la période Moderne, d'où la présence du I sur la couverture.
J'ai dévoré cet ouvrage, un peu comme le lion qui orne lui aussi la couverture et se trouve au revers des rares solidi de la première émission d'or de l'atelier en 313. Outre que je participe depuis maintenant plus de dix ans à la bourse d'Arles début septembre, j'ai un attachement supplémentaire pour la cité, j'aime cette ville, son charme et ses « Antiquités » dont les plus beaux joyaux se trouvent au Musée de l'Arles antique que j'ai découvert il y a déjà plus de trente ans. J'aimais à discuter avec Monsieur Rouquette, ancien conservateur des musées d'Arles quand il venait à Paris. Enfin, par hasard, ou peut-être pas, mon fils aîné Alexis-Michel Schmitt-Cadet vient de terminer son master d'histoire qu'il a consacré à « L'atelier d'Arles de la création à la réforme monétaire (313-318) ». Ce qui m'a beaucoup plu chez Philippe Ferrando, c'est la manière dont il a fait profiter Alexis-Michel de son expérience, de la collaboration qui s'est établie entre maître et élève, sans arrière pensée avec pour seul but commun, travailler ensemble et partager les savoirs, c'est un bel exemple que je salue ici !
L'ouvrage débute par deux préfaces, celle de Michel Amandry (p. 1) Directeur du département des Monnaies, Médailles et Antiques de la Bibliothèque nationale de France et d'Alain Charron, conservateur en chef du Musée départemental de l'Arles antique (p. 2-3). Ces deux préfaces se complètent et montrent la symbiose dans laquelle travaillent ces deux institutions. Nous ne pouvons que saluer l' œuvre entreprise par le musée et M. Charron dont le but est de créer une collection de références sur l'atelier d'Arles. Un nombre important de numéros du catalogue proviennent du fonds du Musée qui est le plus riche sur le monnayage. Cette politique est rendue possible par l'implication du Conseil Général des Bouches-du-Rhône qui a permis par une politique d'acquisitions appropriées, la constitution d'une collection de premier ordre qui devrait être présentée à partir de 2013 dans une aile nouvelle du musée de l'Arles antique.
Ces préfaces sont suivies par l'introduction de l'auteur et la liste des remerciements (p. 4-5). Quelques explications sur la méthode de travail de Philippe Ferrando sont fournies pour le classement et les indices de rareté (p. 6-7). Pour le classement définitif des émissions, n'ont été retenues que les informations confirmées par photographies. Cela a nécesité un travail important dephotographie des monnaies disponibles dans les collections publiques et privées puis un travail de dépouillement systématique dans les catalogues et sur internet. Ces travaux ont permis à l'auteur de bâtir son catalogue de 1733 entrées sur un échantillon de 25431 monnaies validées. À partir de cet échantillon, l'auteur a pu construire un indice de rareté pertinent qui n'a plus rien à voir avec celui obsolète du RIC., pourtant établi par P. M. Bruun, spécialiste incontesté en son temps de l'atelier d'Arles. Ces indices seront très utiles pour les collectionneurs, mais aussi les professionnels, sans oublier quiconque voudra débuter une étude statistique sur l'atelier d'Arles.
Le premier chapitre consacré aux méthodes de travail est complété par six autres formant l'ossature de l'ouvrage. Le Chapitre II (p. 8-9) est consacré à l'ouverture de l'atelier d'Arles en 313 par la fermeture de l'atelier d'Ostie, ouvert par Maxence en 308 et transféré en Gaule.
Le chapitre III (p.10-41), l'un des plus importants pour la compréhension générale de l'ouvrage, porte sur les différentes réformes monétaires et la vie de l'atelier entre 313 et 476, couvrant ainsi l'ensemble du monnayage frappé, réparti en huit grandes périodes de durées inégales : 1°, 313-318 ; 2° 318-330 ; 3° 330-341 ; 4°, 341-348 ; 5°, 348-353 ; 6°, 353-364 ; 7° 364-395 et enfin 8° 395-476.
Chacune des périodes permet d'aborder tous les aspects du monnayage, les grandes réformes monétaires, la répartition par empereurs et par types sans oublier le travail des officines, quatre à l'ouverture puis deux à partir de 329 avant de repasser à trois à partir de la fin du règne de Magnence. L'atelier a aussi changé plusieurs fois de noms suivant les vicissitudes de l'Histoire. Arles au départ, la cité a pris le nom de Constantina en l'honneur de Constantin II né en Arles, puis est devenue Constantia, après 353 en référence à Constance II. L'auteur a dressé des tableaux très explicites qui permettent de comprendre immédiatement la répartition du travail des officines (p. 15 par exemple pour la répartition des émissions entre 313 et 318 ou p. 21 pour les émissions de la période comprise entre 324 et 330). Ils sont accompagnés à chaque fois du nombre d'exemplaires recensés. Cette partie rendra de grands services aux chercheurs et étudiants qui doivent aborder l'histoire de l'atelier monétaire entre les IVe et Ve siècles.
Un chapitre très important, le quatrième (p. 44-55) est consacré aux imitations pratiquement absentes ou non décelées avant 320, nombreuses après cette date. Chaque grande période et type est illustré par le prototype et les imitations qui en découlent, à consulter impérativement !
Enfin le dernier chapitre de cette introduction a pour thème : les aspects quantitatifs des productions émises pour chacune des grandes périodes (p. 56-60).
Le catalogue occupe la partie centrale de l'ouvrage (p. 61-357). Chaque variété est illustrée, le plus souvent par le revers de la pièce, mais aussi pour chaque type principal où chaque fois que cela est nécessaire par le droit. Elle est accompagnée d'une description complète du droit et du revers sans oublier la marque d'atelier dans le champ ou à l'exergue souvent très importante à l'époque, mises en valeur par deux polices typographiques, créées spécialement par l'auteur. Chaque monnaie est datée et renvoie aux principaux ouvrages de référence retenus en l'occurrence, le RIC (Roman Imperial Coinage), l'ouvrage de G. Depeyrot consacré à Arles et la première édition de l'ouvrage de Philippe Ferrando. Le tout est complété par l'indice de rareté. En fin de règne, des tableaux reprennent l'ensemble du monnayage avec le nombre total d'exemplaires et la répartition entre les collections publiques et privées. Un appareil de notes laconique mais précis fournit des informations complémentaires sur l'origine ou la détention de l'exemplaire. Le catalogue comporte 1733 entrées, tenant compte des variantes de bustes, des légendes de droit, des types de revers et des césures de légendes de revers. La présentation du catalogue est aérée, elle respecte le travail des officines et permet de le visualiser immédiatement.
Cette présentation moderne et inusitée est un modèle à suivre pour d'autres travaux du même type. Le catalogue est vivant et facile à consulter. L'information méthodiquement et scrupuleusement placée permet d'avoir une vision immédiate et précise du monnayage de la période concernée. C'est peut-être l'aspect le plus novateur de l'ouvrage.
Un septième et dernier chapitre (p.358-376) est consacré au catalogue des monnaies non confirmées qui sont classées à partir de 2000 et comprennent 113 entrées et qui se trouvent dans différents ouvrages. Si vous trouvez une monnaie inédite ou qui ne semble pas figurer dans le catalogue, n'oubliez pas d'aller vérifier ce chapitre qui permettra peut-être de prouver l'existence d'une monnaie douteuse.
Une bibliographie (p. 377-380) vient compléter l'ouvrage, attention le LRBC (Late Roman Bronze Coinage) s'y trouve deux fois, une fois pour l'édition originale de 1960 et une fois pour la réimpression de 1972 !
Un index des titulatures (p. 381-383) et un index des revers avec les photos (très utile) (p. 384-395) viennent agréablement compléter l'ouvrage. La table des matières aérée et pratique se trouve dans les dernières pages (p. 396-398).
En résumé, le livre de Philippe Ferrando est novateur, intéressant et enrichissant. Ne ratez pas l'occasion de vous procurer cet ouvrage dont le tirage n'est que de 1000 exemplaires. À 58 euros pour la qualité du travail et de l'impression avec une couverture cartonnée et un très beau papier brillant de 115 grammes, ce n'est vraiment pas cher. Si il vous manquait une idée de dernière minute pour la hotte du Père Noël, c'est maintenant ou jamais !
Laurent Schmitt.
L'auteur Philippe Ferrando n'est pas un inconnu puisque il a déjà publié une première version de son ouvrage en 1997qui n'a cependant plus rien à voir avec le livre que nous vous présentons aujourd'hui si ce n'est le très beau bleu de la jaquette. En 1997, l'ouvrage était en petit format (16,5 x 25 cm) et ne comportait que 252 pages et 1602 numéros. L'ouvrage n'était illustré que par des dessins ce qui était un peu dommage. Néanmoins cette première mouture a rendu d'immenses services aux collectionneurs et aux chercheurs et est épuisée déjà depuis longtemps.
Si l'auteur n'a pas changé, en dehors d'une dizaine d'années de plus, ce nouveau livre n'a plus du tout le même aspect et dans son introduction, l'heureux « papa » évoque : « Plus de 5000 heures de travail auront été nécessaires pour rechercher et prendre en photo l'ensemble du monnayage arlésien...». Au total, 25431 monnaies romaines d'Arles ont été identifiées de manière précise (émissions, officines, césures...) pour établir cette base de données. Cet ensemble a permis de constituer un catalogue large de 1733 numéros dont près de 400 inédits. C'est un véritable travail de Romain, au sens premier du terme !
Pour la plupart d'entre nous, Philippe n'est pas un inconnu. Nous l'avons rencontré un jour ou l'autre dans une bourse du Sud de la France ou sur internet où il traque les monnaies de son atelier favori. C'est une véritable quête à laquelle il s'est livré non pas simplement en collectionneur ou en amateur, mais en véritable spécialiste de l'histoire et de la numismatique, en amoureux de sa cité, en amateur de l'archéologie et de l'art. Ce compte-rendu serait beaucoup trop long si l'on voulait évoquer les multiples activités de l'auteur et seule sa capacité de travail et des horaires particuliers lui permettent de mener à bien l'ensemble de ses recherches.
En préambule, nous ne pouvons que le remercier d'avoir mené à bien cette entreprise qui est un modèle du genre et sera utile à tous, des chercheurs aux collectionneurs, sans oublier les professionnels. Je n'émettrais qu'une réserve de principe et nous avons déjà eu longuement l'occasion d'en discuter, c'est le choix d'avoir pris le cadre historique par ordre des empereurs en cassant la logique de fabrication de l'atelier comme l'a fait le docteur Bastien sur Lyon. Justement, si l'œuvre d'une vie est celle du Docteur Bastien, consacrée au monnayage lyonnais au travers de dix ouvrages dont six consacrés au Bas Empire et deux suppléments, pour Lyon nous n'avons pas encore la synthèse en un volume de l'ensemble du monnayage, travail que Philippe Ferrando nous livre sur Arles. La publication de ce volume s'inscrit dans le cadre plus général d'une collection qui sera à terme composée de quatre livres consacrés au monnayage arlésien de l'Antiquité à la période Moderne, d'où la présence du I sur la couverture.
J'ai dévoré cet ouvrage, un peu comme le lion qui orne lui aussi la couverture et se trouve au revers des rares solidi de la première émission d'or de l'atelier en 313. Outre que je participe depuis maintenant plus de dix ans à la bourse d'Arles début septembre, j'ai un attachement supplémentaire pour la cité, j'aime cette ville, son charme et ses « Antiquités » dont les plus beaux joyaux se trouvent au Musée de l'Arles antique que j'ai découvert il y a déjà plus de trente ans. J'aimais à discuter avec Monsieur Rouquette, ancien conservateur des musées d'Arles quand il venait à Paris. Enfin, par hasard, ou peut-être pas, mon fils aîné Alexis-Michel Schmitt-Cadet vient de terminer son master d'histoire qu'il a consacré à « L'atelier d'Arles de la création à la réforme monétaire (313-318) ». Ce qui m'a beaucoup plu chez Philippe Ferrando, c'est la manière dont il a fait profiter Alexis-Michel de son expérience, de la collaboration qui s'est établie entre maître et élève, sans arrière pensée avec pour seul but commun, travailler ensemble et partager les savoirs, c'est un bel exemple que je salue ici !
L'ouvrage débute par deux préfaces, celle de Michel Amandry (p. 1) Directeur du département des Monnaies, Médailles et Antiques de la Bibliothèque nationale de France et d'Alain Charron, conservateur en chef du Musée départemental de l'Arles antique (p. 2-3). Ces deux préfaces se complètent et montrent la symbiose dans laquelle travaillent ces deux institutions. Nous ne pouvons que saluer l' œuvre entreprise par le musée et M. Charron dont le but est de créer une collection de références sur l'atelier d'Arles. Un nombre important de numéros du catalogue proviennent du fonds du Musée qui est le plus riche sur le monnayage. Cette politique est rendue possible par l'implication du Conseil Général des Bouches-du-Rhône qui a permis par une politique d'acquisitions appropriées, la constitution d'une collection de premier ordre qui devrait être présentée à partir de 2013 dans une aile nouvelle du musée de l'Arles antique.
Ces préfaces sont suivies par l'introduction de l'auteur et la liste des remerciements (p. 4-5). Quelques explications sur la méthode de travail de Philippe Ferrando sont fournies pour le classement et les indices de rareté (p. 6-7). Pour le classement définitif des émissions, n'ont été retenues que les informations confirmées par photographies. Cela a nécesité un travail important dephotographie des monnaies disponibles dans les collections publiques et privées puis un travail de dépouillement systématique dans les catalogues et sur internet. Ces travaux ont permis à l'auteur de bâtir son catalogue de 1733 entrées sur un échantillon de 25431 monnaies validées. À partir de cet échantillon, l'auteur a pu construire un indice de rareté pertinent qui n'a plus rien à voir avec celui obsolète du RIC., pourtant établi par P. M. Bruun, spécialiste incontesté en son temps de l'atelier d'Arles. Ces indices seront très utiles pour les collectionneurs, mais aussi les professionnels, sans oublier quiconque voudra débuter une étude statistique sur l'atelier d'Arles.
Le premier chapitre consacré aux méthodes de travail est complété par six autres formant l'ossature de l'ouvrage. Le Chapitre II (p. 8-9) est consacré à l'ouverture de l'atelier d'Arles en 313 par la fermeture de l'atelier d'Ostie, ouvert par Maxence en 308 et transféré en Gaule.
Le chapitre III (p.10-41), l'un des plus importants pour la compréhension générale de l'ouvrage, porte sur les différentes réformes monétaires et la vie de l'atelier entre 313 et 476, couvrant ainsi l'ensemble du monnayage frappé, réparti en huit grandes périodes de durées inégales : 1°, 313-318 ; 2° 318-330 ; 3° 330-341 ; 4°, 341-348 ; 5°, 348-353 ; 6°, 353-364 ; 7° 364-395 et enfin 8° 395-476.
Chacune des périodes permet d'aborder tous les aspects du monnayage, les grandes réformes monétaires, la répartition par empereurs et par types sans oublier le travail des officines, quatre à l'ouverture puis deux à partir de 329 avant de repasser à trois à partir de la fin du règne de Magnence. L'atelier a aussi changé plusieurs fois de noms suivant les vicissitudes de l'Histoire. Arles au départ, la cité a pris le nom de Constantina en l'honneur de Constantin II né en Arles, puis est devenue Constantia, après 353 en référence à Constance II. L'auteur a dressé des tableaux très explicites qui permettent de comprendre immédiatement la répartition du travail des officines (p. 15 par exemple pour la répartition des émissions entre 313 et 318 ou p. 21 pour les émissions de la période comprise entre 324 et 330). Ils sont accompagnés à chaque fois du nombre d'exemplaires recensés. Cette partie rendra de grands services aux chercheurs et étudiants qui doivent aborder l'histoire de l'atelier monétaire entre les IVe et Ve siècles.
Un chapitre très important, le quatrième (p. 44-55) est consacré aux imitations pratiquement absentes ou non décelées avant 320, nombreuses après cette date. Chaque grande période et type est illustré par le prototype et les imitations qui en découlent, à consulter impérativement !
Enfin le dernier chapitre de cette introduction a pour thème : les aspects quantitatifs des productions émises pour chacune des grandes périodes (p. 56-60).
Le catalogue occupe la partie centrale de l'ouvrage (p. 61-357). Chaque variété est illustrée, le plus souvent par le revers de la pièce, mais aussi pour chaque type principal où chaque fois que cela est nécessaire par le droit. Elle est accompagnée d'une description complète du droit et du revers sans oublier la marque d'atelier dans le champ ou à l'exergue souvent très importante à l'époque, mises en valeur par deux polices typographiques, créées spécialement par l'auteur. Chaque monnaie est datée et renvoie aux principaux ouvrages de référence retenus en l'occurrence, le RIC (Roman Imperial Coinage), l'ouvrage de G. Depeyrot consacré à Arles et la première édition de l'ouvrage de Philippe Ferrando. Le tout est complété par l'indice de rareté. En fin de règne, des tableaux reprennent l'ensemble du monnayage avec le nombre total d'exemplaires et la répartition entre les collections publiques et privées. Un appareil de notes laconique mais précis fournit des informations complémentaires sur l'origine ou la détention de l'exemplaire. Le catalogue comporte 1733 entrées, tenant compte des variantes de bustes, des légendes de droit, des types de revers et des césures de légendes de revers. La présentation du catalogue est aérée, elle respecte le travail des officines et permet de le visualiser immédiatement.
Cette présentation moderne et inusitée est un modèle à suivre pour d'autres travaux du même type. Le catalogue est vivant et facile à consulter. L'information méthodiquement et scrupuleusement placée permet d'avoir une vision immédiate et précise du monnayage de la période concernée. C'est peut-être l'aspect le plus novateur de l'ouvrage.
Un septième et dernier chapitre (p.358-376) est consacré au catalogue des monnaies non confirmées qui sont classées à partir de 2000 et comprennent 113 entrées et qui se trouvent dans différents ouvrages. Si vous trouvez une monnaie inédite ou qui ne semble pas figurer dans le catalogue, n'oubliez pas d'aller vérifier ce chapitre qui permettra peut-être de prouver l'existence d'une monnaie douteuse.
Une bibliographie (p. 377-380) vient compléter l'ouvrage, attention le LRBC (Late Roman Bronze Coinage) s'y trouve deux fois, une fois pour l'édition originale de 1960 et une fois pour la réimpression de 1972 !
Un index des titulatures (p. 381-383) et un index des revers avec les photos (très utile) (p. 384-395) viennent agréablement compléter l'ouvrage. La table des matières aérée et pratique se trouve dans les dernières pages (p. 396-398).
En résumé, le livre de Philippe Ferrando est novateur, intéressant et enrichissant. Ne ratez pas l'occasion de vous procurer cet ouvrage dont le tirage n'est que de 1000 exemplaires. À 58 euros pour la qualité du travail et de l'impression avec une couverture cartonnée et un très beau papier brillant de 115 grammes, ce n'est vraiment pas cher. Si il vous manquait une idée de dernière minute pour la hotte du Père Noël, c'est maintenant ou jamais !
Laurent Schmitt.